25/03/2019 - LA TOURNÉE DES 25 ANS DE HATEBREED







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The Divinity Of Purpose










Imaginez que les magazines américains Revolver et Alternative Press déclarent que l'album que vous êtes en train d'enregistrer est le « plus attendu de l'année 2006 » alors que vous êtes en train de changer de maison de disque. Peut-être avez-vous également planifié une tournée mondiale avant et après l'enregistrement, dont un passage par la scène principale de la Ozzfest 2006, ce qui laisse juste assez de temps dans le planning pour envoyer votre chanteur à la maison enregistrer les épisodes de l'émission qu'il présente, Headbanger's Ball sur MTV2. En plus de tout ça, vous dirigez diverses entreprises (un label indé, une marque de vêtements, une boutique de tatouage, divers investissements immobiliers et bien d'autres choses) de votre téléphone portable où que vous soyiez dans le monde et vous êtes encensés sur les nombreux sites qui parlent de votre groupe et de la scène à laquelle vous avez dédié une grande partie de votre vie. Il est très probable que vous soyiez épuisé après 10 ans d'une telle vie. Jamey Jasta, Sean Martin, Chris Beattie et Matt Byrne et la nouvelle recrue Franck Novinec, les membres de Hatebreed, font tout ça avec une concentration toute particulière et une crédibilité durement gagnée et enviée par beaucoup de leurs contemporains.

« Je voulais entreprendre une certaine réflexion, tout reprendre depuis le début, revenir sur ce qui m'a poussé à m'exprimer à travers la musique au départ », déclare le frontman Jamey Jasta à propos de « Supremacy », le quatrième album du groupe. « Une fois que Chris [Beattie, bassiste] et Sean [Martin, guitariste] ont amené de nouvelles idées de compos et que j'ai commencé à travailler sur les arrangements des morceaux et à remettre de l'ordre dans les paroles que j'avais écrites, j'étais à nouveau très excité. Je voulais me nourrir de ce sentiment et des sensations que j'avais transmis sur notre premier album. Je voulais les exploiter, ainsi qu'une certaine adrénaline, afin de les exprimer et les communiquer sur l'album le plus intense qu'on ait jamais fait. » A l'écoute des treize nouveaux titres bruts et sauvages contenus sur « Supremacy », il semble que les membres d'Hatebreed, qui a été nominé pour un Grammy Award en 2005 (l'équivalent de nos Victoires de la Musique), ont retrouvé leur inspiration.

Sur « Supremacy », Hatebreed, qui a tourné avec des groupes comme Slayer ou Slipknot, a facilement retransmis toutes les choses qui ont fait du groupe l'un des plus apprécié et important de la scène metal underground de ces dix dernières années. Ce nouvel album présente également un tout nouveau groupe qui a pris le temps, a célébré son 10ème anniversaire par une tournée sold-out, a renoué avec ses fans, a traversé des problèmes personnels et a ensuite enregistré un album qui est aussi imposant que compact, aussi énervé que positif. Ce quintet du Connecticut, complété par le batteur Matt Byrne et le nouveau guitariste Franck Novinec, est prêt à montrer au monde avec « Supremacy » qu'il est toujours au top. Alors que qualifier Hatebreed de « positif » peut paraître une contradiction étant donné qu'ils jouent une musique agressive provoquant de violents mosh-pits, Jamey écrit des paroles évoquant l'espoir, la renaissance et la confiance en soi. C'est précisément ces qualités qui vont permettre à « Supremacy » d'être apprécié des fans à tous les niveaux.

« Tu ne peux pas avoir l'un sans l'autre », déclare Jamey à propos de la dichotomie du groupe, qui mélange une musique à s'en briser la nuque avec des paroles positives. « C'est notre créneau. C'est ce que nous faisons depuis le début. » Il ajoute en parlant de la composition de « Supremacy »: « Nous voulions élargir ce créneau, sans trop dévier de ce que nous avions construit. » Jamey admet qu'il a traversé une mauvaise période dans sa vie personnelle ces deux dernières années et qu'il a pensé arrêter la musique. Il a été capable de briser ce cercle négatif grâce à deux choses essentielles : une motivation régénérée et les fans. « Je commençais à déchanter de l'industrie musicale, des tournées et de tous les autres aspects qui découlent de l'appartenance à un groupe », admet-il. Il a alors mûrement réfléchi au futur d'Hatebreed et quand est venu le moment de composer « Supremacy », ils ont tous les cinq enregistré des démos dans différents studios.

L'ambiance et le confort du procédé a reboosté la créativité d'Hatebreed et il en résulte que « Supremacy » allie l'intensité et la brutalité de leur premier album « Satisfaction is The Death of Desire » avec la puissance de « Perseverance », créant leur meilleur album à ce jour. Jamey reprend : « Il était important de montrer sur ce disque que l'important n'est pas le nombre de fois où tu tombes, mais le nombre de fois où tu te relèves. Je voulais renouer avec une énergie positive et communiquer cela par la musique. Je voulais continuer sur notre lancée mais le faire mieux, d'une façon plus concise afin de convertir tous les sceptiques. »

Jamey soutient également que le thème principal dans « Supremacy », qui a été produit et mixé par Zeuss au Planet Z dans le Massachussetts, est la victoire sur « les sentiments de dépression, de culpabilité, de tristesse, d'angoisse et d'aliénation. Je voulais montrer qu'il y a de l'espoir et qu'il faut commencer par soi-même. On ne peut pas aider les autres si on ne s'aide pas soi-même. » Musicalement parlant, le groupe a un son encore plus gros avec l'arrivée du deuxième guitariste Franck. Hatebreed joue plus rapidement et explore de nouveaux horizons au chant sur cet album. « On a fait des choses lentes, d'autres plus rapides, avec plus de double pédale », explique Jamey. « On voulait accentuer le dynamisme, l'intensité et rendre certaines parties plus écrasantes. Mais nous voulions également être sûr que le message passe bien. » Jamey explore des registres vocaux différents inédits jusqu'ici chez Hatebreed, bien que vous n'entendrez aucune guitare claire ou harmonie vocale.

« Supremacy » inclut le cathartique et décapant « Destroy Everything » et l'hymne en devenir « Defeatist », avec un refrain que les fidèles d'Hatebreed hurleront à en cracher leurs poumons aux concerts. Au sujet de cette chanson, Jamey commente : « C'est comme un discours à moi-même et à d'autres personnes à qui je ne veux pas ressembler. Il ne faut pas abandonner ses rêves ou se laisser envahir par le doute. » Le titre « To The Threshold » est celui qui figure sur la compilation « Headbanger's Ball : The Revenge », tandis que l'appel aux armes « Never Let It Die » et « Horrors of Self » sont des morceaux inspirés de la vie personnelle de Jamey. « Je commençais à baisser les bras et j'ai donc changé des choses que je savais mauvaises pour moi », déclare Jamey. « J'ai dû renouer avec certaines relations, en stopper d'autres et réfléchir à ce pourquoi je voulais faire partie d'un groupe. Il a fallu relancer la machine pour ainsi dire car j'étais complètement H.S. » Après avoir effectué 600 concerts en presque 2 ans, le frontman a transformé le négatif en positif. « J'ai recommencé à lire des e-mails, des lettres, et ai réouvert ma boîte postale qui était fermée en raison du trop grand nombre de courrier que je recevais. », reprend Jamey avec sincérité. « J'ai repris contact avec les fans lors de la tournée pour notre 10ème anniversaire, en parlant aux jeunes. J'ai rencontré tellement de gens qui étaient motivés et inspirés par nos paroles, nos chansons et qui avaient surmonté des problèmes bien pires que les miens. Ca m'a fait à nouveau apprécier le pouvoir de la musique. »




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